dissabte, 14 de novembre del 2015

PIFFERARI A ROMA

Pifferari als voltants de Roma, 1836. Italie pittoresque, París, chez Amable Cortes Editeur, 1836-1837. Col·lecció de gravats antics de l'autor del blog.

Pifferari a Roma, gravat de l'Illustrirte Zeitung, Leipzig, 22/12/1855. Col·lecció de gravats antics de l'autor del blog. 


 "J’ai remarqué seulement à Rome une musique instrumentale populaire que je penche fort à regarder comme un reste de l’antiquité : je veux parler des pifferari. On appelle ainsi des musiciens ambulants, qui, aux approches de Noël, descendent des montagnes par groupes de quatre ou cinq, et viennent, armés de musettes et de pifferi (espèce de hautbois), donner de pieux concerts devant les images de la madone. Ils sont, pour l’ordinaire, couverts d’amples manteaux de drap brun, portent le chapeau pointu dont se coiffent les brigands, et tout leur extérieur est empreint d’une certaine sauvagerie mystique pleine d’originalité. J’ai passé des heures entières à les contempler dans les rues de Rome, la tête légèrement penchée sur l’épaule, les yeux brillants de la foi la plus vive, fixant un regard de pieux amour sur la sainte madone, presque aussi immobiles que l’image qu’ils adoraient. La musette, secondée d’un grand piffero soufflant la basse, fait entendre une harmonie de deux ou trois notes, sur laquelle un piffero de moyenne longueur exécute la mélodie ; puis, au-dessus de tout cela, deux petits pifferi très-courts, joués par des enfants de douze à quinze ans, tremblotent trilles et cadences, et inondent la rustique chanson d’une pluie de bizarres ornements. Après de gais et réjouissants refrains, fort longtemps répétés, une prière lente, grave, d’une onction toute patriarcale, vient dignement terminer la naïve symphonie. Cet air a été gravé dans plusieurs recueils napolitains, je m’abstiens en conséquence de le reproduire ici. De près, le son est si fort qu’on peut à peine le supporter ; mais à un certain éloignement, ce singulier orchestre produit un effet auquel peu de personnes restent insensibles. J’ai entendu ensuite les pifferari chez eux, et si je les avais trouvés si remarquables à Rome, combien l’émotion que j’en reçus fut plus vive dans les montagnes sauvages des Abruzzes, où mon humeur vagabonde m’avait conduit ! Des roches volcaniques, de noires forêts de sapins formaient la décoration naturelle et le complément de cette musique primitive. Quant à cela venait encore se joindre l’aspect d’un de ces monuments mystérieux d’un autre âge connus sous le nom de murs cyclopéens, et quelques bergers revêtus d’une peau de mouton brute, avec la toison entière en dehors (costume des pâtres de la Sabine), je pouvais me croire contemporain des anciens peuples au milieu desquels vint s’installer jadis Évandre l’Arcadien, l’hôte généreux d’Énée." 

(Hector Berlioz, Mémoires, I, 240-241)


"The only music that struck me in Rome is a form of popular instrumental music which I am rather inclined to think is a survival from antiquity – I mean the pifferari. That is the name they give to wandering musicians who as Christmas approaches come down from the mountains in groups of four or five. Equipped with bagpipes and pifferi (a kind of oboe), they come to perform devout concerts in front of images of the Madonna. They usually wear broad coats of brown cloth, and the same pointed hats worn by brigands; their appearance has a kind of wild mysticism which is full of originality. I have spent hours watching them in the streets of Rome, their heads slightly inclined over the shoulder, their eyes blazing with the most intense faith, their gaze fixed with pious love on the holy Madonna, almost as still as the image they are worshipping. The bagpipe, supported by a large piffero which sounds the bass, plays a harmony of two or three notes, over which a medium length piffero performs the melody. Then on top of it all two small and very short pifferi, played by children of 12 to 15 years, rain down trills and cadences and bathe the rustic melody with a cascade of exotic ornaments. After cheerful and jolly tunes which are repeated at great length, a slow and solemn prayer, full of patriarchal warmth, brings the naive symphony to a worthy conclusion... Heard at close quarters the sound is so loud as to be almost unbearable; but heard from a certain distance this strange orchestra has an impact which leaves few unmoved. I then heard the pifferari on their home ground, and while I had found them remarkable in Rome, once in the wild Abruzzi mountains, where my wandering fancy had taken me, I was moved by them even more."

(Traducció a l'anglés: The Hector Berlioz Website, "Berlioz in Italy. The Abruzzi Mountains and the Pifferari.". http://www.hberlioz.com/Italy/abruzzi.htm)


Er Ghetto 1860




The Ghetto. Rome. Gravat de L. Aughe, 1874, Cassell, Petter & Galpin. Col·lecció de gravats antics de l'autor del blog.





Le Pèlerin. Revue illustrée de la semaine. Núm. 2494, 11 de gener de 1925. Col·lecció de gravats antics de l'autor del blog.


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Els pifferari baixen en colla des dels Abruzzi fins a Nàpols per a pidolar durant la Setmana Santa. Le monde illustré, 26 de març de 1864. Col·lecció de gravats antics de l'autor del blog.







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